→ Une rue, une histoire : le quartier des Biens Communaux
Publié par Syndicat d'Initiative dans Communication · 2 Avril 2021
Tags: rue, histoire, tourisme, historique, chronique, biens, communaux, seraing, terres, agricoles, passé, présent
Tags: rue, histoire, tourisme, historique, chronique, biens, communaux, seraing, terres, agricoles, passé, présent
UNE RUE, UNE HISTOIRE : LE QUARTIER DES BIENS COMMUNAUX

Vous y habitez depuis toujours, vous passez souvent par-là, vous y rendez visite à vos grands-parents, à des amis. Mais peut-être ignorez-vous tout du nom de cette rue ? Les origines et significations des noms de rue sont souvent méconnues.
Pour y remédier, le Syndicat d’initiative vous propose chaque semaine de revenir sur le nom d'une rue de Seraing et d'évoquer son histoire. Aujourd'hui, coup d'oeil sur le quartier de Biens Communaux.
Des terres agricoles
On appelait « Bien-Communaux » ou « Communes », les terrains de la communauté dont la jouissance était accordée à toutes et tous. C’était généralement des terres arables couvertes d’une herbe pauvre, de bruyères ou de taillis. La plupart de ces biens, dits aussi « aisemences », servaient de pâtures aux bestiaux sous la garde du herdier (pâtre) de la communauté. D’autres faisaient l’objet de « rendages » pour être défrichés. Depuis de nombreuses années, le quartier agricole des Biens-Communaux était exploité par les « maswirs » (des particuliers). Ceux-ci construisaient des chaumières ou d’humbles maisons, flanquées d’annexes en torchis et quatre pieux bornaient le lopin de terre au gré des exploitants. Comme la belette du fabuliste, ces gens croyaient « que la terre appartenait au premier habitant ».
Régulariser... Pas si simple
En 1851, l’administration communale sentit la nécessité de régulariser la situation. Elle stipula donc que les personnes ayant construit sur les biens dits « communaux » pourraient acquérir, moyennant une rente annuelle et perpétuelle, l’emplacement de leurs maisons.
Une quarantaine d’habitants refusèrent de souscrire à ces conditions. Les ayant déchus de leurs droits, la commune voulut procéder à l’adjudication (aux enchères) des terres.
Les récalcitrants provoquèrent du désordre : ils s’opposèrent au bornage, continuèrent à labourer et à ensemencer les champs. Ils chassèrent les nouveaux propriétaires. Six gendarmes à cheval furent demandés en renfort pour calmer les rebelles. Après trois ans de contestations et d’obstructions, ils s’inclinèrent finalement et le projet communal put enfin se réaliser.
Un arrêté royal du 09 mai 1887 a érigé le Grand quartier agricole en paroisse succursale dite « des Biens-Communaux » et dédiée à Saint-Joseph.
De nos jours, le quartier des Biens-Communaux, As k’mones en wallon, est le plus peuplé de Seraing et le plus animé.
Les histoires des noms de rue vous fascinent ? Au Syndicat d’Initiative, nous vendons l’ouvrage très complet de René Crine, En parcourant les rues de Seraing (7€). Nous mettons également en consultation le livre Les rues de Seraing : histoire, toponymie, folklore écrit par Eugène Dounan et Nicolas Pirson (1952).
Sources :
Crine R., En parcourant les rues de Seraing, p. 36.
Dounan E. et Pirson N., Les rues de Seraing, pp. 82-83.
Image : Pinterest.